Le 14 janvier dernier, Caroline DUMOND la Déléguée Générale de Les Premières Sud était invitée par l’UPE13 à intervenir aux vœux des acteurs économiques du Pays d’Aix. La question qui lui a été posée était la suivante : Les taxes métropolitaines sont-elles bien fléchées pour alimenter l’innovation ?
Nous pourrions répondre à cette question en creusant 3 axes : 1- L’ouverture des financements métropolitains à l’innovation d’usage Aujourd’hui les incubateurs comme celui de Les Premières Sud reçoivent énormément de dossiers tous les jours ; dans ces candidatures, un certain nombre promettent des projets dans l’innovation de rupture technologique, mais bon nombre d’entre elles ne sont des innovations technologiques, c’est ce que l’on appelle des innovations d’usage. Ce n’est pas parce qu’il s’agit juste d’une innovation d’usage, que cela ne va pas devenir une entreprise florissante. La preuve en est parmi nos 6 Licornes françaises, nous avons BLABLACAR ou DOCTOLIB, et ces deux entreprises ne sont nullement des entreprises d’innovation de rupture, mais des entreprises d’innovation d’usage qui pèsent aujourd’hui plus de 2 milliards d’euros et plus de 1000 salariés en France. Le potentiel économique existe donc bien et aujourd’hui malheureusement, les financements métropolitains sont uniquement axés sur l’innovation avec des brevets à la clé. Alors, ouvrons ces financements aux créateurs et créatrices qui portent des projets d’innovation d’usage car le potentiel économique est réel pour notre territoire. 2- Développer l’innovation par la mixité des origines Aujourd’hui, on peut enrichir les potentiels d’innovation en misant davantage sur les mixités. Alors évidemment, Les Premières Sud plaide la cause de l’entrepreneuriat féminin, qui n’est pas encore assez suffisamment représenté … c’est encore plus flagrant dans l’innovation, par exemple sur Aix Marseille seules 7% des entreprises innovantes sont créées par des femmes, c’est encore trop peu. Mais nous nous engageons aussi dans la mixité des horizons. Aujourd’hui il ne faut pas obligatoirement être un homme blanc de 45 ans et avoir un bac+5 pour devenir un entrepreneur successfull ; On peut également être issu des quartiers difficiles, avoir eu un échec scolaire et d’ailleurs l’UPE13 en fait la preuve chaque année avec son programme Make the choice et la French Tech déploie aujourd’hui ses dispositifs Tremplin dans cet esprit : On peut réussir et ne pas être issu d’un milieu favorisé. En tout cas nous sommes persuadées que l’entre soi est un facteur d’appauvrissement et que ne pas encourager la mixité des créateurs est une façon de nous couper de tout un pan de l’innovation et de développement économique. Certains se sont essayés à chiffrer cette perte … elle sera toujours trop importante pour ne pas l’adresser ! C’est pour cette raison que nous militons pour la création d’un Tiers Lieu de l’innovation et de l’entrepreneuriat, où l’on pourra faire émerger toutes ces formes d’innovation, encourager tous ces porteurs de projets les plus improbables aux idées géniales, fédérer et développer les synergies entre eux mais TPE et PME, qui font parties de notre tissu économique fort. 3- Faire évoluer le fléchage du financement des dispositifs d’accompagnement Aujourd’hui les dispositifs de financement d’accompagnement à l’innovation sont très majoritairement fléchés vers les quartiers prioritaires de la ville. Comme indiqué précédemment, nous sommes convaincues de l’intérêt de cet effort. Mais cela suppose-t-il que l’entrepreneuriat et l’innovation porté en dehors de ces quartiers prioritaire, n’est pas prioritaire ? Le potentiel d’innovation et de création doit-il s’arrêter à un quadrillage géographique administratif ? Ne faudrait-il pas plutôt travailler sur les profils à encourager ? Ci-dessous, la soirée des voeux de l'UPE13, avec Caroline (4ème en partant de la gauche) qui a réalisé son intervention sur scène.
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